L' Eglise dans l'Empire romain
Autori
Viac o knihe
Par la Novelle 137, en date du 26 mars 565, l’empereur Justinien imposait la récitation à haute voix de certaines prières et déterminait les connaissances liturgiques des candidats à l’épiscopat. Depuis le IVe siècle la législation impériale s’intéressait aux institutions ecclésiastiques, tandis que les euchologes enregistraient la partie religieuse des cérémonies impériales. Quelle évolution par rapport aux trois premiers siècles de notre ère ! En ces temps-là, plus précisément vers 150, le philosophe et apologiste chrétien Justin estimait nécessaire d’écrire à l’empereur Antonin pour justifier les institutions chrétiennes, dont le culte, en démontrant qu’elles ne comportaient rien de répréhensible. Quarante ans plus tôt, l’empereur Trajan avait ordonné des poursuites contre les chrétiens, et Pline, gouverneur de Bythinie, lui rendait compte de la procédure qu’il avait engagée, vers 111, contre ceux qui lui avaient été déférés, l’informant à cette occasion de quelques aspects de leur culte. En quelques siècles, le culte chrétien a ainsi passé de la clandestinité à la manifestation publique, et la législation romaine a évolué, de la répression à l’encadrement de ce culte. Reconstituer l’histoire du culte chrétien dans l’Empire romain pendant cette longue période implique que l’on rende compte de ces évolutions, en cherchant à identifier et à localiser dans le temps les césures intervenues et la succession des époques.